Ce ne sont pas les occasions de dire ce que nous pensons de ceux qui nous entourent qui manquent, mais nous sommes ainsi faits, nous semblons à court de temps, tout le temps, et pourtant…

 

Je m’appelle Lize Kiakouama, je suis  congolaise et suis  arrivée en France en 1998, du haut de mes 18 ans pour faire mes études de médecine.

Je suis logée dans une chambre chez l’habitant, me rends à la fac tous les jours, y apprends des choses passionnantes et y rencontre des personnes exceptionnelles, une belle aventure de vie commence !

 

Parmi ces belles rencontres, Mlle S. Palandre ; elle est fraîche, cultivée, drôle et « bien élevée ». Nous sommes jeunes, partageons nos convictions, nos idéaux, nos hobbies et nos heures de cours.

S. habite encore chez ses parents qu’elle me présente naturellement, quelles charmantes gens !

Sur le coup je comprends l’origine des qualités de mon amie, « les chiens ne font pas des chats » dit-on en France, je suis accueillie, acceptée sans condition, sans « montrer patte blanche » (grand bien m’en fasse, la mienne était noire…). Son père un charmant monsieur, bienveillant, une force de la nature et pourtant si gentil ! Sa mère Michelle Palandre nous renvoie l’image des adultes que nous aimerions être : jeune, belle et pétillante. Un coup de magie s’opère, je suis sous le charme.

Michelle est de ces adultes pour lesquels l’éducation au sens large est une affaire de société. Elle  nous (sa fille ainsi que tous autres jeunes qu’elle draine) sensibilise au monde qui nous entoure, nous donne droit à la parole, veut savoir ce que nous en pensons. Dans sa maison il est important de tenir compte de l’autre, de le respecter, de le considérer comme être égal. Son credo ? les valeurs humanistes universelles, la justice, l’égalité… La maison est une véritable petite cité grecque.

Des soirées à rire, discuter, des bons moments partagés, des débats et discussions multiples sur tous les sujets (politique, économie, histoire, société, cinéma, gastronomie, amour), l’heure est au partage sous toutes ses formes… nous ne sommes pas toujours d’accord mais peu importe !

Michelle dit les choses simplement, et surtout ses actes sont conformes à ses pensées !

Elle est là quand on a besoin d’elle, je me rends compte ô combien c’est précieux d’avoir des amis dans ce monde surtout quand nous sommes immigrés et que nous manquons parfois de repère, de soutien…. Que ce soit des problèmes administratifs, conseils multiples et variés, moments clé de la vie personnelle et professionnelle, on peut compter sur elle….

En 2009 j’ai soutenu ma thèse en médecine après 11 ans d’étude, je suis pneumologue et sans jeu de mots,  c’est grâce à autant de belles rencontres que je « respire » le bonheur !

Encore Merci à elle, à eux, à ces amis à qui je peux dire : « tu es de ma famille, de mon ordre et de mon rang, celle que j’ai choisie, celle que je ressens… » (JJ Goldman)

 

 

Depuis quelque temps,  Michelle s’engage en politique, et cela me paraît fort naturel, je me dis même qu’il était grand temps qu’elle le fasse !

Contrairement à tout ce que les gens nous font croire, la politique n’est pas affaire de théorie théoricienne, mais de pragmatisme, de quotidien !

 On ne puit défendre la cité si on ne l’aime pas, on ne la connaît pas, si on n’y vit pas ! on ne puit s’inventer patriote, on l’est et c’est tout !

Ce n’est pas une affaire de gloire personnelle, mais accepter une mission, celle de prendre parole en public (après en avoir été mandaté par ses concitoyens) pour avancer, améliorer, rectifier le quotidien. À l’instar des Grecs, la gestion de la cité est assurée par des citoyens issus de la vraie vie, loin de toute démagogie.

Peu importe son bord « politique », l’essentiel est encore une fois de défendre des valeurs humanistes universelles !

Je suis heureuse de voir que Michelle accepte de reprendre le flambeau pour se consacrer à sa « cité » ! cela ne changera pas de ce qu’elle faisait déjà à plus petite échelle.

 

Enfin, il est difficile de confier ses enfants à une nounou dont on se sait rien (qui elle est, d’où elle vient, comment travaille-t-elle ?) il est encore plus difficile de confier la « cité » (au sens grec du terme) à une inconnue !

Michelle, enfant de Givors, je suis confiante de te savoir là pour défendre ta ville que tu as toujours aimée, soutenue et investie en vers et contre tout ce qui pouvait  te pousser à la délaisser.

 

 

Givors, le 6 septembre 2013