Givors développement au bord de la faillite

M. Passi n’échappera pas à ses responsabilités.

 

Givors développement accumule de graves déficits depuis de nombreuses années. Cette société d’économie mixte ne réussit à éviter le dépôt de bilan qu’en vendant ses biens. Elle l’a fait, il y a quelques années déjà, en vendant son patrimoine locatif social à l’OPAC pour plusieurs millions d’euros au détriment des locataires de l’OPAC qui ont vu ainsi leur loyer augmenter. Michel Mercier, alors président de l’OPAC, est venu au secours de M. Passi, président de Givors développement… En échange, M. Passi a bradé plusieurs fonctions communales en confiant des missions à l’OPAC, comme celle du développement du centre-ville qui a lamentablement échoué puisque rien n’a été fait avec pourtant plus d’un million d’euros de déficit (Cette perte a été prise en charge par la commune via les impôts des Givordins….)

 

Pourtant, alors que nous n’avons cessé de mettre en garde le conseil municipal sur cette faillite annoncée de Givors développement, société d’économie mixte de la ville, M. Passi, le maire et président de cette société, a toujours assuré que tout allait bien… Malheureusement pour lui, le Conseil d’administration de juin dernier qui fait le bilan d’activité de 2011, publié seulement en janvier 2013, confirme pleinement nos craintes.

Nous y reviendrons plus loin.

 

Mais qu’est-ce que Givors développement ?

 

Givors développement est la société d’économie mixte de la commune qui en est actionnaire à hauteur de 80 %. La commune a investi l’argent des contribuables dans cette société de droit privé. Son conseil d’administration est composé à 80 % d’élus de la majorité du conseil municipal, le maire ayant choisi d’exclure la présence de l’opposition au conseil d’administration de Givors Développement .

Le président de la société est le maire, M. Passi.

Ils n’ont aucune excuse : ce sont eux qui sont seuls responsables de cette gestion calamiteuse car ils sont aux commandes sans aucune concurrence !

Un peu d’histoire…

La commune a donc acheté pour 640 000 euros d’actions de la société.

Les communistes sont au pouvoir à la mairie depuis 1953. Dès les premières années de leur pouvoir ils ont créé une société d’économie mixte pour construire des logements sociaux… Comme si les sociétés HLM n’existaient pas… Ce fut la SACVIG (Société anonyme de construction de la ville de Givors…) Parallèlement d’ailleurs, la commune elle-même avait construit de nombreux logements sociaux. Ce fut le cas de la cité Croizat par exemple, la SACVIG ayant construit entre autres, la cité Peillon à Bans… Une société d’économie mixte est composée de capitaux publics (ici des fonds de la commune) et des capitaux privés. A Givors, ce sont toujours les capitaux publics qui ont dominé dans la société d’économie mixte.

 

En 1983, le gouvernement socialo-communiste a donné aux communes la compétence économique. La mairie a donc fait évoluer sa société d’économie mixte en lui confiant le développement économique et en l’appelant CODEGI. La mairie a aussi augmenté sa participation au capital.

Plus tard la CODEGI a abandonné le logement social, elle s’est transformée en Givors développement, concentrant son « énergie » à l’aménagement urbain.

Alors que la CODEGI était conçue pour faire faire des économies à la ville, M. Passi a fait de Givors développement une société constamment en déficit, la ville étant la vache à lait de sa société d’économie mixte. Ce n’est pas nous qui le disons c’est M. Passi lui-même qui le dit lors de ce fameux conseil d’administration de juin 2012, comme nous le prouvons ci-dessous.

L’histoire de Givors développement est émaillée de scandales dont le moindre n’est pas le scandale du centre commercial de la place de Bans. Toutes ses opérations immobilières sont déficitaires.

 

Givors développement conduite à la faillite par la gestion de M. Passi

 

Que dit M. Passi dans ce fameux conseil d’administration de juin 2012, déposé seulement au tribunal de commerce en janvier 2013 ?

Voici ses propres paroles : « (Le) résultat est fortement déficitaire pour la deuxième année consécutive ». Or il a toujours prétendu le contraire au conseil municipal, et il y a bien plus que 2 exercices déficitaires.

« (M. Passi) ne connaît pas une structure qui pourrait tenir à ce rythme. »

Il envisage même « d’abandonner la SEM » et de « redistribuer son capital »…

Il rejette toute la responsabilité de cette situation sur la SCET (une filiale de la Caisse des dépôts, aujourd’hui intégrée à la Caisse d’épargne, qui a un contrat de gestion avec la SEM  et qui est le véritable employeur du directeur de la SEM…) alors que c’est lui et la majorité municipale qui ont la maîtrise totale de la gestion de Givors développement : M. Passi en est le président et 7 administrateurs sur 10 sont des élus de la majorité du conseil municipal… Ils n’échapperont pas à leurs responsabilités dans les affaires en justice en cours concernant la place de Bans.

 

Mais poursuivons la citation des déclarations de M. Passi au conseil d’administration, au sujet de divers programmes immobiliers :

« La commercialisation laisse à désirer puisque des locaux construits n’ont jamais été loués. » Déclare-t-il.  Incroyable, non ?

« (M. Passi) reproche aux directeurs successifs d’avoir lancé de nouvelles opérations… « Comme l’Immeuble de bureau Tertio pôle sur la zone de VMC, ou l’opération immobilière de la rue Imbert qui n’ont jamais vu le jour » (cette dernière ayant été reprise par un privé, ce qui montre l’incompétence de Givors développement)…

Mais le pire c’est que parmi les « directeurs successifs » il y avait M. Passi lui-même ! En effet, au moment de l’affaire de la place de Bans, M. Passi était président DIRECTEUR général ! Il assume ainsi l’entière responsabilité de la gestion calamiteuse de Givors développement….


C’est pendant que M. Passi était DIRECTEUR général que les opérations suivantes ont échoué, et dont-il fait lui-même la liste lors de la réunion du Conseil d’administration de Juin 2012.

-          SCI « arc en ciel »

-          Immeuble de bureau Tertio pôle

-          Résidence le jardin des étoiles rue Gambetta

-          Réhabilitation de l’immeuble communal rue Imbert

-          Centre commercial place de Bans

D’ailleurs madame Grandjean, pour la caisse des dépôts et consignation, déclare que « les résultats 2011 étaient attendus compte tenu des décisions prises antérieurement sur des opérations » (baisse de la grille des prix pour les logements de la rue Gambetta) et précise que « l’opération du centre commercial de Bans altère le compte de résultat ». Elle réfléchit « à certains arbitrages qui pourraient améliorer les résultats comme des cessions de patrimoine ».

Et voici ce que propose M. Passi pour rétablir la situation :

« La SEM a aidé la ville quand elle était en difficulté ; la ville peut inversement aider la société en lui achetant par exemple des réserves foncières acquises par Givors développement. » !!!!

Et voilà ! Quel aveu ! Nous avions donc raison de protester quand M. Passi a proposé au conseil municipal d’acheter pour un million d’euros de terrains à Givors développement, terrains qui ne sont d’aucune utilité à la ville ! C’était bien, comme nous l’avions indiqué, pour renflouer Givors développement placé au bord de la faillite par la gestion de M. Passi !

Et, comble de la duplicité, M. Passi annonce qu’il ne prendra pas part au vote pour les comptes de 2011 mais il a demandé aux 6 autres administrateurs élus de la majorité municipale de voter « pour »… Et ces derniers ont obtempéré ! C’est incroyable de se défiler ainsi…

« Courage ! Je fuis mais vous, vous restez ! » Voilà ce que fait le « courageux » maire de Givors, président de la SEM Givors développement.

Bravo ! Quel manque de respect pour ses élus qui courbent l’échine et obéissent…

 

Voilà : le compte rendu de ce conseil d’administration est édifiant. Il montre que toutes nos mises en garde contre le risque de faillite de Givors développement se vérifient pleinement malgré les dénégations mensongères de M. Passi. Même sur le scandale de la place de Bans, M. Passi avoue dans ce conseil d’administration que la SCI Les Lônes n’avait aucune responsabilité alors que pendant des années, dans les réunions publiques et au conseil municipal, il rejetait la faute sur ce promoteur !

Aujourd’hui M. Passi demande aux contribuables de Givors, de ‘’passer à la caisse’’, en maintenant un niveau de fiscalité totalement déraisonnable au regard des besoins réels mais qui permet de dégager des excédents importants,  pour renflouer les déficits de Givors Développement conséquence  de la gestion calamiteuse de M. Passi .

Cela est particulièrement ignoble et scandaleux.

Nous mettons toute notre énergie au service des Givordins pour que cela ne puisse se faire : les contribuables de Givors ne doivent pas payer l’incompétence de M. Passi, président de Givors développement.

 

Les élus du groupe le défi givordin

Michelle Palandre, Alain Pelosato, Jean-Marc Bouffard-Roupé, Virginie Bodard

Givors, le 2 février 2013

 

Droit de réponse demandé par M. Passi :

 

Chers lecteurs,

Par email daté du 4 mars 2013 à 16 H 31, M. Passi, président de Givors développement souhaite un droit de réponse à cet article. Nous publions volontiers ce droit de réponse ci-dessous que nous commenterons à la suite, en publiant également intégralement le procès-verbal du conseil d’administration de Givors développement de juin 2012.

Voici le droit de réponse de M. Passi :

 

« Le DEFIGIVORDIN met en cause la Société GIVORS DEVELOPPEMENT dans un article publié le 2 février 2013 sous le titre de « Givors Développement au bord de la faillite » en suggérant que la société serait au bord du dépôt de bilan et qu’elle éviterait de déclarer la cessation de ses paiements en vendant ses biens ou en profitant d’une fiscalité déraisonnable ou aggravée.

Givors développement qui est une société anonyme d’économie mixte s’élève contre ces propos qui sont inexacts et mensongers.

La structure bilantielle de la SEM sur les bases du bilan 2011 est globalement solide. Quelques chiffres pour valider cette affirmation. Avec plus de 17 M€ d’actif net, le fond de roulement de la SEM est de l’ordre de 8 M€. Celui-ci représente près de 420 jours d’exploitation, ce qui est considérable. Il permet largement de financer le besoin en fonds de roulement de la SEM qui s’élevait en 2011 à 5,6 M€. La trésorerie avait un solde créditeur c’est-à-dire un solde disponible de l’ordre de 2,1 M€.

Le besoin en fonds de roulement était conséquent à l’époque car de nombreux projets immobiliers lourds étaient en cours, mais tous ces projets étaient financés. A la fin de l’année 2012, tous ces projets étaient presque achevés. Ils le seront définitivement au printemps 2013.

Il est donc parfaitement faux d’écrire que la SEM est en faillite. Si toutes les entreprises en faillite avaient une telle structure bilantielle, les tribunaux de commerce seraient au chômage !

Comment d’ailleurs être en faillite lorsqu’aucun incident de paiements n’a eu lieu, qu’il n’y a pas de pertes de clients, que les salaires sont payés en temps et en heure, et que les banques suivent tous les projets de financement, et surtout que la trésorerie représente presque un an de chiffre d’affaires ?

La SEM a des bases solides, elle est en pleine mutation et est en cours d’élaborer un plan d’action à cinq ans afin de consolider ses réserves et ses actifs. »

 

Voici mon commentaire sur ce droit de réponse.

Comme le lecteur peut le constater lui-même, nous n’avons jamais écrit que Givors développement était en faillite. Nous soulignons que cette société est en danger de faillite, mais évite cette faillite en vendant ses biens.

En effet, nous expliquons dans notre article que Givors développement a vendu à l’OPAC  son patrimoine de logements locatifs pour consolider son actif… Et que la société continue à vendre son patrimoine à la ville pour compenser ses déficits.

Car ce droit de réponse ne parle pas des déficits accumulés depuis des années !

Et, c’est bien M. Passi lui-même qui déclare lors du conseil d’administration de juin 2012 que Givors développement accumule les déficits depuis 2 ans (or cela fait plus longtemps que cela), et, je le cite : « (M. Passi) ne connaît pas une structure qui pourrait tenir à ce rythme. » Il envisage même « d’abandonner la SEM » et de « redistribuer son capital »…

M. Passi est tellement mécontent de sa propre gestion qu’il a refusé de voter le bilan financier de Givors développement !

Je n’infligerai pas à nos lecteurs d’autres citations de M. Passi lors de cette réunion. Je les invite simplement à prendre connaissance de l’intégralité du procès-verbal du conseil d’administration de Givors développement en le téléchargeant ici :

http://www.defigivordin.info/CA2012.pdf

Vous y lirez ce que Passi lui-même déclare sur sa propre société d’économie mixte… Qui accumule les déficits depuis des années…

Je vous remercie, chers lecteurs, de votre fidélité.

 

Le directeur de publication,

Alain Pelosato

Maire-adjoint honoraire de Givors

Conseiller municipal